Les 4 de Melle sanctionné-e-s contre l’avis des CAPA disciplinaires   Mise à jour récente !


Tout le monde, y compris la hiérarchie de l’Education nationale jusqu’à son ministre, jusqu’au président de la république, a encensé la liberté d’expression lors de l’affaire Samuel Paty. Et c’était la moindre des choses. Deux jours après l’hommage qui lui fût rendu au sein des établissements scolaires, nous apprenons que la rectrice de l’académie de Poitiers sanctionne les 4 de Melle pour leur activité syndicale :

– Sylvie : déplacée d’office
– Cécile : exclue 15 jours
– Aladin : rétrogradé à l’échelon 1
– Sandrine : blâme

Et tout cela contre l’avis des commissions disciplinaires.

Rappelons comment cela se passe. Une commission de discipline est une instance dans laquelle tout est à charge et dépend du bon vouloir de la rectrice, femme-orchestre de cette parodie de justice, à la fois accusatrice, juge et partie, présidente de la commission composée à parts égales de représentants du personnel et de représentants de l’administration sous ses ordres directs, c’est-à-dire à sa botte. Impossible donc pour l’accusé de faire mieux qu’égalité des voix. Et de toute façon, comme si cela ne suffisait pas, même si les votes sont majoritaires pour lui, la commission de discipline n’étant que consultative, c’est la rectrice qui décide toute seule à la fin !

Dans mon cas, le 13 mars 2015, le recteur magouilleur de l’époque n’a pas eu besoin de le faire puisque 3 membres des représentants du personnel du syndicat de droite extrême, le SNALC, se sont alliés à lui pour me sanctionner. Ils ont affirmé aux autres représentants du personnel que c’était pour mon bien ! J’espère que le retour d’ascenseur a profité à beaucoup de collègues. Et il n’y pas eu non plus de communiqué syndical commun, l’UNSA et le SGEN-CFDT ayant considéré, sans rire, que la sanction disciplinaire avait été obtenue « dans une instance paritaire qui s’est tenue de manière régulière, [qui] a pris le temps d’instruire et de débattre de cet épineux dossier et s’est prononcée par un vote en bonne et due forme »1.

Et voilà que cette noble « instance paritaire » vient de se révéler pour ce qu’elle est : une commission fantoche à la botte de la rectrice. Car quoi qu’il en ait été pour moi, concernant les 4 de Melle, tous les syndicats ont été solidaires et ont voté contre toute sanction. Et même concernant l’un d’eux, Aladin, la commission a voté majoritairement pour aucune sanction. Un membre de l’administration ayant voté contre toute sanction. Du jamais vu je crois !

La décision de la rectrice est donc légale mais elle n’est absolument pas légitime. Et cette décision illégitime rend illégitime la commission de discipline et caduque la légitimité de la rectrice. Et Blanquer qui a laissé faire est lui aussi atteint dans sa légitimité. Si d’aucuns en doutaient encore, l’école de la confiance a du plomb dans l’aile…

Non seulement exigeons l’annulation des sanctions contre les 4 Melle, non seulement exigeons l’abolition des commissions de discipline, non seulement exigeons la démission de Blanquer et de ses hommes de main, des recteurs et de leurs sbires, en particulier chef d’établissement et inspecteurs, mais envoyons-les en rééducation dans les établissements scolaires…

Laissez un commentaire