Retraites : le mouvement social doit (re)prendre la main !   Mise à jour récente !


 

 

 

 

 

 

 

Nous avons les moyens de financer une retraite ambitieuse. Le mouvement social ne doit pas se contenter de rejeter la présente Loi Retraite mais être offensif et prendre la main en proposant la retraite à 60 ans (voire 55 ans) avec 37,5 annuités (voire moins) comprenant les périodes de chômage et d’études calculée sur les 20 meilleures années. Et pas de retraite (ni de Smic) à moins de 1 500 € !

La propagande gouvernementale est très insistante : «On est éminemment conscients du fait que nous n’avons pas encore réussi à convaincre de la pertinence de cette réforme. Moi ce que je dis, c’est que cette réforme, elle est nécessaire. Je ne dis pas qu’elle est juste parce que je pense qu’elle ne peut pas être perçue comme juste dès lors que nous demandons des efforts à tout le monde», a estimé sur Sud Radio le député Renaissance Gilles Le Gendre. [Voir]

Pourtant, La plupart des spécialistes éclairés sont d’accords sur l’inutilité d’une réforme des retraites en ce moment.

Comme l’explique l’économiste Michaël Zemmour dans « Un économiste démonte les arguments du gouvernement sur la réforme des retraites » Mediapart 10 janv. 2023, « Le système n’est pas en danger. en ce moment il est équilibré. Il y aura un déficit dans les 10-15 prochaines années. Ça dépend comment on le compte ». Pour lui c’est plutôt « L’État [qui] a très envie de se désengager financièrement du système un peu plus donc de récupérer de l’argent pour ses histoires de finances publiques ». « Le sens de la réforme du gouvernement c’est que non seulement ça s’est stabilisé mais il voudrait que ça diminue plus vite. Et là il y a vraiment un tournant historique. […] Le gouvernement aujourd’hui n’est pas en train d’essayer de contrôler l’explosion des dépenses, elles n’explosent pas. Elles sont stables même à la baisse. Il est en train de dire il faut descendre plus vite, il faut raccourcir davantage la durée de la retraite et stabiliser en gros le montant des pensions ».

En fait, « ce n’est pas une réforme qui vient d’un diagnostic sur le système des retraites. Le gouvernement s’engage dans cette réforme, en fait, avec deux objectifs. Le premier c’est en gros travailler plus pour produire plus. Il se deit ça mettra plus de gens sur le marché du travail, ça créera un peu plus de richesse, de PIB. Donc c’est une réforme du marché du travail. Et puis le deuxième objectif c’est faire des économies. En fait le gouvernement dans sa politique économique – ça Bruno Le Maire le dit depuis des mois – , sa stratégie c’est baisse des prélèvements obligatoires, baisse d’impôts notamment sur les entreprises. La taxe d’habitation un peu mais sur les entreprises, la baisse des impôts de production. Donc ça, ça a déjà coûté une quinzaine de milliards chaque année depuis 2020. Et puis en 2023-2024, ça va être encore 8 milliards chaque année. Et donc il s’est engagé pour ne pas que ça creuse trop le déficit, en face à faire des économies sur les dépenses publiques. Il faut faire des économie sur les retraites pour équilibrer la baisse des impôts de production. C’est écrit tel quel dans le projet de loi de finances de 2023 ».

L’économiste propose même dans un autre article du 2 décembre 2022 « Cinq pistes pour combler le déficit des retraites sans se fatiguer » « 1- Revenir sur les exonérations de cotisations les plus inutiles : 2 milliards d’euros par an ; 2- Soumettre l’épargne salariale à cotisations retraite : 3 milliards en 2027 3- Ralentir le remboursement de la dette sociale : 10 milliards en 2027 ; 4- Revenir sur la baisse de la CVAE : 8 Milliards par an dès 2024 ; 5-Augmenter les cotisations de 0,8 point d’ici 2027 : 12 Milliards de recettes ».

Ce a quoi nous pourrions rajouter des« pistes pour combler le déficit des retraites en se fatiguant ».

1- de l’argent il y en a eu pour payer des vaccins et des tests inutiles !

« 5,8 milliards d’euros. C’est, selon les chiffres communiqués par le gouvernement ce vendredi 24 septembre à l’occasion de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022, ce qu’auront coûté les vaccins contre la Covid-19 à l’Assurance maladie en 2021. L’année prochaine, près de 5 milliards d’euros seront consacrés à la poursuite de la campagne de vaccination et à la lutte contre l’épidémie via la stratégie “tester, alerter, protéger”. Dont 3,3 milliards d’euros pour la prise en charge par l’Assurance maladie de la campagne de vaccination et des achats de vaccins. Cette enveloppe devrait notamment permettre d’effectuer les rappels, troisième voire quatrième dose selon les profils des publics les plus vulnérables.

Quant aux tests, s’ils auront coûté 6,2 milliards d’euros en 2021, leur prise en charge par la Sécurité sociale devrait diminuer l’année prochaine, puisqu’à partir du 15 octobre, seuls les tests sur prescription médicale seront remboursés par l’Assurance maladie. Le montant des tests PCR et antigéniques pris en charge pour les personnes malades et cas contacts est estimé, dans le budget de la Sécu pour 2022, à 1,6 milliard d’euros. ». «  Covid-19 : le coût faramineux des vaccins pour la Sécu en 2021, publié le 24/09/2021

2- lutter efficacement contre les 80 à 100 milliards d’euros de fraude fiscale.

L’INSEE fête dignement les dix ans de l’estimation de la fraude fiscale de 80 milliards d’euros  lundi 26 décembre 2022, par Attac France

3- lutter efficacement contre les 20 à 100 milliards d’euros d’évasion fiscale.

« 80 milliards d’euros sont volés chaque année par l’évasion fiscale » Selon Baptiste Giraud Reporterre 3 avril 2017

« Quand on l’écrit en chiffres, le nombre de zéros donne un peu le vertige : 11 300 000 000 000 dollars. C’est le montant estimé des sommes mises à l’abri dans des paradis fiscaux, selon les Pandora Papers, enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Nous avons sorti notre calculatrice pour avoir des ordres de grandeur… [Voir]

4- Taxer plus et mieux les dividendes versés par les entreprises à des niveaux record.

Voir Challenges.fr le 24.08.2022 « En France, un nouveau record de dividendes, pour un deuxième trimestre, a été battu avec 44,3 milliards d’euros versés, selon les données collectées par le gérant d’actifs Janus Henderson. Dans le pays, « les dividendes ont augmenté de 32,7% au deuxième trimestre », soit un rythme « supérieur à la moyenne européenne » souligne Charles-Henri Herrmann, directeur du développement France et Bénélux de Janus Henderson, cité dans un rapport publié ce mercredi 24 août. Quatre entreprises françaises figurent dans le top 20 des plus gros verseurs du trimestre, avec BNP Paribas (6e), Sanofi (10e), Axa (12e) et LVMH (14e). Elles avaient cumulé 35 milliards d’euros de bénéfices nets en 2021. Un record dévoilé au moment où le gouvernement français, contrairement au choix fait par d’autres pays, s’est montré défavorable à une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grands groupes, notamment dans le secteur de l’énergie. En revanche, converti en dollars, le montant des dividendes en France n’atteint pas de record, du fait de la baisse de la monnaie européenne face à la devise américaine. Tous les dividendes sont convertis en dollars dans l’étude pour pouvoir établir des comparaisons ».

Ou De France Bleu Dimanche 8 janvier 2023 à 15:57 « CAC 40 : un montant record redistribué aux actionnaires en 2022 » « Les dividendes versés par les entreprises du CAC 40 atteignent 56,5 milliards d’euros en 2022, contre 45,6 milliards en 2021 et 28,6 milliards en 2020, durant la pandémie, selon la lettre financière Vernimmen.net. Les quarante entreprises du CAC 40, principal indice boursier français, ont distribué le montant record de 80,1 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2022, en dividendes ou rachats d’actions, selon la lettre financière Vernimmen.net. « En 2022, d’après nos compilations, les entreprises du CAC 40 ont rendu à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros, dont 23,7 milliards d’euros sous forme de rachats d’actions, soit le niveau le plus haut jamais enregistré depuis que nous faisons cette étude«  (2003), a souligné la lettre d’information spécialisée. Les seuls dividendes atteignent 56,5 milliards d’euros, contre 45,6 milliards en 2021 et 28,6 milliards en 2020, durant la pandémie. Des chiffres « à l’unisson d’autres tout aussi excellents enregistrés en 2022, malgré un contexte économique et géostratégique compliqué« , selon Vernimmen.net, qui cite notamment un taux de chômage au plus bas, des créations d’entreprises à leur plus haut historique ou des levées de fonds à un niveau inédit par les start-up. Les trois premiers groupes redistribuant des capitaux propres à leurs actionnaires ont représenté 31% du volume, selon la même source : TotalEnergies (13,3 milliards d’euros de rachats d’actions ou de dividendes), LVMH (7,1 milliards) et Sanofi (4,7 milliards). La barre des 50% est franchie en ajoutant quatre autres groupes à ce trio de tête, BNP Paribas, Stellantis, AXA et Crédit Agricole ».

6- Résorber le chômage qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an.

Voir : Le blog de Jean Gadrey « Le coût public du chômage : plus de 100 milliards d’euros par an ? » 19/06/2016

7- Augmenter les salaires

Réforme des retraites : « Augmenter les salaires et les cotisations réglera le problème » (Gilles Raveaud) Par Maxence D’Aversa le 28.12.2022 à 14h00

8- Arriver à l’égalité salariale femme homme.

L’égalité salariale homme-femme suffirait-elle à financer la retraite à 60 ans ? D’après Jean-Luc Mélenchon, si le salaire des femmes « est au niveau de celui des hommes » alors les cotisations versées suffiront à financer le retour de la retraite à 60 ans. En réalité, la question dépend d’abord du dynamisme de l’activité économique. Jean-Christophe Catalon 20 Mars 2017

Ainsi nous avons les moyens de financer une retraite ambitieuse. Le mouvement social ne doit pas se contenter de rejeter la présente Loi Retraite mais être offensif et prendre la main en proposant la retraite à 60 ans (voire 55 ans) avec 37,5 annuités (voire moins) comprenant les périodes de chômage et d’études calculée sur les 20 meilleures années. Et pas de retraite (ni de Smic) à moins de 1 500 € !

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