Halte à la purification sociale du centre ville de Poitiers Démocratie réelle maintenant – Poitiers 12 octobre 2011


[Article publié à l’origine dans le cadre du mouvement Démocratie réelle maintenant. Philippe de Bony alors directeur de la Mutuelle de Poitiers et président de l’association des commerçants du centre ville de Poitiers propose de gérer le problème des marginaux pour la municipalité et la police en harcelant les SDF-Pauvres-Jeunes jusqu’à ce qu’ils en aient marre et quittent Poitiers ou du moins le centre ville. Donc en faisant de la purification sociale. Pour la petite histoire Philippe de Bony qui avait l’intention de porter plainte en diffamation, ce qui m’a valu une convocation au commissariat de police, a détourné en 3 ans, entre 2011 et 2013, plus de 400 000€ en établissant de faux sinistres aux noms de vrais clients. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, à 5 années d’interdiction de diriger une entreprise et à rembourser les sommes qu’il avait volées Voir.]

« Philippe de Bony, installé rue du Marché-Notre-Dame » et qui « est agent général de la Mutuelle de Poitiers » a dit sans rire et par voie de presse (PQR du lundi 10 octobre 2011) que « depuis deux ans, des choses ont été faites [par la municipalité et la police] pour gérer le problème des marginaux de Poitiers. »

Que veut donc dire gérer le problème des marginaux dans son esprit de commerçant de la ville de Poitiers ? Tout est expliqué dans des articles du 9 septembre 2009 de Centre presse « Le SDF a-t-il outragé “Hooker”, flic zélé ? » et de la Nouvelle République « Les relations entre policiers et marginaux au tribunal ». Au mois d’août 2009 (quelques semaine donc avant le 10 octobre), sous la pression des commerçants le maire a pris, ou réactualisé, « des arrêtés interdisant les regroupements de chiens et la consommation d’alcool sur la voie publique » (comprendre des arrêtés anti-SDF-Pauvres-Jeunes). Et « il a […} fait savoir au directeur de la police qu’il entendait bien que ses arrêtés ne restassent pas lettre morte. De directeur en chef de service, de chef de service en gardiens de la paix, la consigne a dégringolé la hiérarchie » jusqu’à « un policier des plus zélés, un gardien de la paix qu’au commissariat comme dans la rue on surnomme “Hooker”. Et qui, en vertu des consignes, joue avec dextérité du carnet à souche pour aligner les marginaux à coups d’amendes à 11 € qu’ils ne payent jamais. En quelques semaines, il est devenu leur bête noire. »

Donc, gérer le problème des marginaux pour la municipalité et la police, c’est en clair harceler les SDF-Pauvres-Jeunes jusqu’à ce qu’ils en aient marre et quittent Poitiers ou du moins le centre ville. C’est donc faire de la purification sociale. Et « Philippe de Bony, installé rue du Marché-Notre-Dame » qui « est agent général de la Mutuelle de Poitiers » en est un farouche partisan. Il la soutient publiquement, tant dans ses propos : « On a eu une équipe municipale qui s’est réellement mobilisée pour nous protéger aussitôt après les faits [du 10 octobre 2009]. Et je constate que, depuis deux ans, des choses ont été faites pour gérer le problème des marginaux de Poitiers. Je dis: bravo la mairie, bravo la police ! » que dans le fait d’avoir accueilli le ministre Hortefeux dont il ne semble plus besoin de rappeler le sinistre curriculum vitae, et de justifier la répression ultraviolente et aveugle de la police qui s’est abattue sur Poitiers, avec un état de siège, plus d’une centaine d’arrestations, une quarantaine de garde à vue, des dizaines de personnes mises dans des positions humiliantes plusieurs heures, du matériel de musique bousillé, trois personnes mises en prison, sept condamnées à des peines hallucinantes, cela avec la bénédiction de la mairie appelant à condamner sévèrement et soutenant la police, et tout cela pour quelques vitrines de banques et d’assurances, les mêmes qui sont aujourd’hui plus qu’en 2009, considérées comme responsables de la misère noire qui s’abat sur nous et de l’austérité qui en découle. Et non content de dire hourra à tout cela, M. De Bony soutient le harcèlement policier contre un tas de gens dans la misère, qui ont pour seul tort d’êtres visibles dans la rue et de se retrouver, de discuter, de rigoler et de boire un coup de temps à autre.

Nous condamnons donc le soutien de M. de Bony à la violence policière contre les manifestant-e-s d’une part, et les « marginaux » d’autre part et nous nous étonnons que la presse puisse faire se faire l’écho à de tels propos discriminants. Nous condamnons aussi l’attitude discriminatoire de la municipalité et de la police et exigeons que les arrêtés anti-SDF-Pauvres-Jeunes soient abrogés et que la purification sociale au centre ville soit stoppée.

Nous vous appelons à venir régulièrement dénoncer de tels propos devant le magasin « de la Mutuelle de Poitiers » de « Philippe de Bony, installé rue du Marché-Notre-Dame » jusqu’à ce qu’il revienne sur ses déclarations infamantes.

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