Mardi 26 mars 2024, la présidente de l’association Poitiers-Palestine est convoquée au commissariat pour pour être entendue sur des faits d’« apologie du terrorisme », sans mention ni de la date ni du lieu où ces faits se seraient produits.
Cette convocation s’inscrit :
– dans la campagne d’intimidation des défenseurs des droits des Palestiniens et d’alignement sur la politique coloniale et génocidaire de l’État d’Israël ;
– mais aussi dans cette volonté d’imposer la transformation d’option politique en vérités historiques ou scientifiques incontestables, y compris au moyen d’inquisition et de procès. En somme un retour aux temps sombres de la pensée officielle ;
– et enfin de faire taire les contestations.
Nous vous appelons :
– à l’accompagner au commissariat lors de cette convocation pour protester contre cette mesure d’intimidation ;
– à vous mobiliser pour refuser ces récits qui tordent la réalité qu’on veut nous imposer ;
– à vous mobiliser pour défendre la liberté de pensée et d’expression ;
– et à réclamer un cessez-le-feu en Palestine.
Et vendredi 15 mars, la mairie de Poitiers, lâche et inconséquente, recouvrait la fresque monumentale anti-colonialiste et anti-génocidaire de dessous la pénétrante.
Cette fresque dénonçait «75 ans de colonisation» en Palestine et réclamait «Stop génocide». Les élus municipaux d’opposition du Parti socialiste, Alain Claeys, François Blanchard, Anthony Brottier ont saisi le procureur de la République pour lui signaler, en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale que « ce graff constitue une provocation à la haine sous forme d’antisémitisme ». Et l’Association cultuelle et culturelle des israélites de Poitiers (ACCIP) « a fait part de son inquiétude pour la sécurité des personnes de confessions juives suite à la réalisation du graphe sous la voie Malraux ».
Si Claeys est un être manipulateur, il n’est toutefois pas très malin. Comment peut-il voir de l’ « antisémitisme » dans un graph qui dénonce le colonialisme et le génocide en Palestine ? Colonialisme et génocide dénoncés par l’ONU herself ! A moins peut-être de considérer que les juifs sont par nature colonialistes et génocidaires ? Cela n’est pas du tout sérieux mais peut-on attendre mieux de quelqu’un qui vient de montrer encore qu’il soutient inconditionnellement le colonialisme et le génocide en Palestine.
Claeys et consorts se basent pour faire leur signalement au procureur pour « provocation à la haine sous forme d’antisémitisme » sur une déjection du directeur-adjoint de la Nouvelle République.
Comment ce journaliste peut-il croire que cette fresque « remet en cause le droit d’exister d’Israël » ? En fait c’est une inversion accusatoire odieuse. C’est au contraire l’Etat colonial israélien qui depuis 1948 pratique la purification ethnique en Palestine et qui aujourd’hui commet un génocide.
Il n’y a pas non plus « débat » sur la question du « génocide » et sur « la nature de la guerre que mène l’armée israélienne à Gaza ». Le 26 janvier dernier la Cour internationale de justice a reconnu un risque génocidaire à Gaza. Elle a même ordonné à l’État hébreu de « prévenir et punir toute incitation au génocide ».
Et notre journaliste cherche à faire le malin mais s’enferme dans des contradictions qu’il a lui même créées. Un « artiste sioniste qui contesterait le droit du peuple palestinien à disposer d’un État » ? Baptiste, Baptiste, la fresque ne « remet pas en cause le droit d’exister d’Israël », ET remettre en cause « le droit du peuple palestinien à disposer d’un Etat » aujourd’hui qu’ils subissent un génocide, contrevient clairement à la loi. Ce serait s’exposer à court ou moyen terme à comparaître devant la Cour pénale internationale à La Haye.
Et concernant les autres exemples : « des graffeurs nationalistes ou islamophobes qui demanderaient l’expulsions de migrants présents sur le territoire français ou l’interdiction totale du voile », outre le fait que ce sont des positions déjà développées par l’extrême-droite et même la droite et LREM, et que que ces tristes sires ont des tribunes dans les médias de masse, voire possèdent ces médias de masse, si ces graphs sont islamophobes, racistes ou discriminants, ils seraient donc ILLEGAUX.
Et, c’est très tordu et malveillant de poser en conclusion une question dont on a la réponse depuis le début : « l’art étant toujours politique, où s’arrête le libre expression artistique dans l’espace public et où situer le cadre de l’expression politique ? Ben, la mairie avait été très claire : DANS LE CADRE DE LA LOI !
Ce n’est pas mieux pour L’ACCIP. Comment cette fresque anti-colonialiste et anti-génocidaire peut-elle inquiéter pour leur sécurité des personnes de confessions juives ? A moins de considérer que tous les juifs sont pro-sionistes et pro-Netanyahu ! L’« analyse partagée par Daniel Hofnung, membre de la communauté juive de Poitiers » et ancien conseiller municipal socialiste aux côté d’Alain Claeys : « C’est un tag révisionniste qui nie la reconnaissance d’Israël et, implicitement, veut sa destruction. La mairie ose dire qu’il s’agit d’une forme d’expression artistique et culturelle. C’est faux. C’est une expression purement politique » » est un pur délire et c’est une inversion accusatoire de la pire espèce. Effectivement l’État d’Israël joue en ce moment sa « reconnaissance » et son « existence » mais c’est de son propre fait et cette fresque n’y est pour rien. Effectivement, l’Etat colonial israélien continue de nier et d’empêcher la reconnaissance d’un État palestinien et cherche à détruire le peuple palestinien.
Et, alors qu’elle avait dit qu’elle ne la censurerait pas, alors qu’elle trouve qu’il n’y a « rien d’illégal dans cette fresque », la ville de Poitiers n’écoutant que son courage décide de l’effacer.
« La Ville de Poitiers a reçu ce jour un courrier de la part de représentants de l’Association cultuelle et culturelle des israélites de Poitiers (ACCIP). Celle-ci fait part de son inquiétude pour la sécurité des personnes de confessions juives suite à la réalisation du graphe sous la voie Malraux. L’équipe municipale tient à préciser que « le risque de génocide à Gaza est identifié par la Cour Internationale de Justice de l’ONU. La privation d’aide humanitaire et médicale, le harcèlement par les bombes, la mort massive y compris d’enfants, plus en quelques mois, que dans les quatre dernières années de conflits dans le monde entier, ne doivent plus être couverts par le silence. La colonisation est, par ailleurs, régulièrement dénoncée dans ses modalités par l’ONU, la communauté internationale, et par plusieurs organisations politiques, de longue date. Il n’y a donc rien d’illégal dans cette fresque, qui rentre dans le cadre de la liberté d’expression artistique et politique. Il s’agit d’un des droits fondamentaux à défendre, dans la lignée du mouvement « Je suis Charlie ».
« Pour la Ville de Poitiers, garantir un espace public sécurisant pour toutes et tous est aussi une priorité. Aussi, le risque d’interpellation d’une communauté, exprimé par ses représentants, dans un contexte aussi sensible, ne peut être ignoré. Nous appelons chaque citoyen à distinguer la critique de la politique d’un gouvernement, et le ciblage d’une communauté religieuse, qui ne peuvent absolument pas être confondus. Dès lors, dans un esprit d’apaisement, la Ville de Poitiers a procédé à l’effacement de la fresque en question.
Mais l’histoire ne s’arrête pas et va fleurir sur la fresque effacée une belle citation de Voltaire.
Et puis dans la nuit de vendredi à Samedi, le coup de maître :
Maintenant la CPI va certainement lancer les mandats d’arrêts internationaux. Et tout un chacun va pouvoir porter plainte contre les malfaisants sans scrupules qui font l’apologie du génocide. Et donc Alain Claeys, François Blanchard, Anthony Brottier, l’Association cultuelle et culturelle des israélites de Poitiers (ACCIP), Daniel Hofnung et… Baptiste Bize et la Nouvelle République, attendez-vous à ce que nous fassions tout pour que vous soyez jugés et condamnés.
Revue de presse
Une fresque pro-palestinienne et antisioniste sous la pénétrante de Poitiers
Nouvelle République, le 14/03/2024
« Elle dénonce « 75 ans de colonisation » de la Palestine et remet donc en cause, dans l’espace public, l’existence même de l’État d’Israël depuis sa création au lendemain de la Shoah en 1948. La mention « Stop Génocide » laisse par ailleurs entendre que la guerre que mène actuellement l’armée israélienne contre le Hamas dans le bande de Gaza relève d’une volonté d’extermination de l’ensemble du peuple palestinien. »
Poitiers : la mairie a finalement fait effacer la fresque murale qui avait déclenché une tempête
Nouvelle République, le 15/03/2024
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/poitiers-une-fresque-murale-suscite-une-tempete
« La fresque murale dénonçant la création d’Israël, en 1948, qui est apparue cette semaine sur l’une des piles de pénétrante de Poitiers suscite une levée de boucliers, ce vendredi 15 mars 2024. Trois élus municipaux d’opposition – Alain Claeys, François Blanchard et Anthony Brottier–, ont saisi le procureur de la République pour lui signaler ces faits, « susceptibles de constituer un délit ».
« Expression purement politique »
Ces trois élus poitevins estiment que « ce graff constitue une provocation à la haine sous forme d’antisémitisme ». Analyse partagée par Daniel Hofnung, membre de la communauté juive de Poitiers : « C’est un tag révisionniste qui nie la reconnaissance d’Israël et, implicitement, veut sa destruction. La mairie ose dire qu’il s’agit d’une forme d’expression artistique et culturelle. C’est faux. C’est une expression purement politique. ».
Poitiers : les murs d’une expression uniquement artistique
Nouvelle République, le 20/03/2024
https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/poitiers-les-murs-d-une-expression-uniquement-artistique
Le président de la communauté juive de Poitiers : « On n’aurait pas dû avoir à intervenir »
Nouvelle République, le 20/03/2024
La petite communauté israélite de Poitiers est satisfaite de la disparition de la fresque antisioniste sous le pont de la voie Malraux. Mais son président regrette que la mairie ne l’ait pas fait effacer de sa propre initiative.
« 75 ans de colonisation, stop génocide », un graffiti pro-Palestine sur l’un des murs d’expression de Poitiers
Par Clément Tricot, France Bleu Poitou, Mercredi 13 mars 2024
Un graffiti Pro-Palestinien a été dessiné sur l’un des murs « d’expression » de la ville de Poitiers. Ces murs permettent aux artistes de peindre sans contrainte de règles, des grandes fresques murales, habituellement sans message politique. Explications du fonctionnement de ces espaces artistiques.
L’ancien maire de Poitiers Alain Claeys saisit la justice suite au graffiti polémique sous la pénétrante
Par William Giraud, France Bleu Poitou, Vendredi 15 mars 2024
Dans un courrier adressé au procureur, l’ancien maire de Poitiers réagit à l’apparition d’un graffiti pro-palestinien réalisé sur un mur d’expression libre mis à disposition par la municipalité. Une œuvre qui constitue « une provocation à la haine sous forme d’antisémitisme » pour l’élu d’opposition.
Poitiers : la fresque polémique sur la colonisation de Gaza a été effacée sur décision de la mairie
Par William Giraud, France Bleu Poitou, Vendredi 15 mars 2024
« et la communauté juive de la ville qui a écrit un courrier pour faire part à la collectivité de son émotion. »
« Elle avait suscité l’indignation d’une partie de l’opposition et de la communauté juive de Poitiers qui a écrit à la municipalité. La mairie de Poitiers a finalement décidé ce vendredi d’effacer le graffiti pro-palestinien peint ces derniers jours sur le mur de libre expression sous la pénétrante. »
« La Ville de Poitiers a reçu ce jour un courrier de la part de représentants de l’Association cultuelle et culturelle des israélites de Poitiers (ACCIP). Celle-ci fait part de son inquiétude pour la sécurité des personnes de confessions juives suite à la réalisation du graphe sous la voie Malraux. L’équipe municipale tient à préciser que « le risque de génocide à Gaza est identifié par la Cour Internationale de Justice de l’ONU. La privation d’aide humanitaire et médicale, le harcèlement par les bombes, la mort massive y compris d’enfants, plus en quelques mois, que dans les quatre dernières années de conflits dans le monde entier, ne doivent plus être couverts par le silence. La colonisation est, par ailleurs, régulièrement dénoncée dans ses modalités par l’ONU, la communauté internationale, et par plusieurs organisations politiques, de longue date. Il n’y a donc rien d’illégal dans cette fresque, qui rentre dans le cadre de la liberté d’expression artistique et politique. Il s’agit d’un des droits fondamentaux à défendre, dans la lignée du mouvement « Je suis Charlie ».
« Pour la Ville de Poitiers, garantir un espace public sécurisant pour toutes et tous est aussi une priorité. Aussi, le risque d’interpellation d’une communauté, exprimé par ses représentants, dans un contexte aussi sensible, ne peut être ignoré. Nous appelons chaque citoyen à distinguer la critique de la politique d’un gouvernement, et le ciblage d’une communauté religieuse, qui ne peuvent absolument pas être confondus. Dès lors, dans un esprit d’apaisement, la Ville de Poitiers a procédé à l’effacement de la fresque en question.
Poitiers et Nantes : des fresques pour la Palestine effacées
Contre-attaque,17 mars 2024
« Les soutiens d’Israël ont peur de simples peintures. Dans un pays qui aime scander «Je suis Charlie», certaines expressions artistiques ne sont pas les bienvenues dans l’espace public ».
https://contre-attaque.net/2024/03/17/poitiers-et-nantes-des-fresques-pour-la-palestine-effacees/
« À Poitiers, une fresque dénonçant «75 ans de colonisation» en Palestine et réclamant «Stop génocide» sur un mur d’expression libre, le long d’une route, a été effacée par la mairie écologiste. Les élus de droite et des organisations pro-israéliennes avaient fait monter la pression et saisi le procureur de la République pour exiger l’effacement de cette peinture. La mairie, qui avait d’abord affirmé qu’elle ne toucherait pas au graffiti au nom de la liberté d’expression artistique, a donc cédé et a recouvert le mur ».