Marc Sautet, Un café pour Socrate, Robert Laffont, 1995, p 32


On voit qu’on est loin du compte si l’on se complaît au « moi je », et que le libre exercice de la parole dans un débat de café n’implique pas la dictature du pathos, pour peu que la raison veille. Néanmoins, cela n’oblige pas de faire amende honorable quant à la teneur « théorique » requise dans les interventions. Ce n’est pas parce que je connais Hegel que ceux qui ne le connaissent pas doivent se taire et se contenter d’écouter. Citer Hegel n’est pas bloquer l’autre, c’est au contraire lui suggérer une piste, l’inviter à le lire lui-même, à entrer dans la Phénoménologie, mais avec simplicité, de manière adéquate, c’est-à-dire en posant au philosophe la question débattue ce matin-là au café. Ce n’est pas non plus faire une allusion, une œillade aux connaisseurs, marquer son appartenance à un clan. D’autant qu’en cette occurrence il n’y a pas de consensus.

(Marc Sautet, Un café pour Socrate, Robert Laffont, 1995, p 32.)

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